Qu’est-ce qu’une bonne résolution?
La coutume viendrait des Babyloniens dont les bonnes résolutions ne concernaient pas la perte de poids, un meilleur travail, la remise en forme, une consommation réduite d'alcool ou l’arrêt de la cigarette mais avaient pour objet de rendre le matériel agricole emprunté. Selon Wikipedia, "les bonnes résolutions sont une coutume de la civilisation occidentale qui consiste, à l'occasion du passage à la nouvelle année le 1er janvier, à prendre un ou plusieurs engagements envers soi-même pour améliorer son comportement, une habitude ou son mode de vie durant l'année à venir."
C'est donc avant tout une décision, souvent quelque chose que l’on souhaite pour soi et/ou pour les autres. La nouvelle année est une bonne occasion de remettre les pendules à l’heure, une opportunité pour prendre le temps, repenser à l'année écoulée et envisager l'année à venir. L'occasion de faire un bilan, d'appuyer sur la touche pause dans nos vies qui vont à toute allure. C'est alors que nos objectifs de faire mieux, d'être mieux, nos envies que nous remettons souvent à demain, remontent à la surface.
Savez-vous que seulement 12% d'entre nous tiennent leurs bonnes résolutions, si l'on en croit l'étude menée par le professeur Wiseman de l'université de Hertfordshire.
Pourquoi est-ce si difficile de tenir ses bonnes résolutions?
De nombreuses « bonnes résolutions » sont prises à la va-vite, sans conscientiser. Sommes-nous conscients de la portée que ces engagements représentent vis-à-vis de nous-mêmes ?
La difficulté vient de l’inertie de nos habitudes, en sachant que certaines sont compulsives et la plupart sont automatiques. C’est donc comme s’il on vous demandait d’oublier que vous savez conduire une voiture…
Nous nous complaisons souvent dans nos habitudes, même si nous n'en sommes pas toujours fiers et même si elles ne sont pas confortables… En effet, nous avons des excuses, nous pourrons toujours le faire plus tard… Il nous arrive aussi de nous lancer de petits défis, faciles à atteindre, mais qui ne sont pas réellement motivants, tandis que nous gardons secrets les autres pour ne pas avoir à avouer que nous avons baissé les bras… Stratégie d'évitement ?
Ou au contraire, nous nous fixons de « bonnes résolutions » qui dépassent nos capacités, nos moyens, notre réelle motivation. Wiseman prétend que les hommes auraient tendance à avoir les yeux plus gros que le ventre: "les hommes peuvent parfois pêcher par machisme, en se croyant capables de l'impossible."
Il arrive également que ces décisions représentent non pas une action, mais un projet plus vaste, et impliquent donc une série de plus petites actions et décisions.
Comment réussir à tenir ses engagements et être fier de soi le 31 décembre 2018?
Pour changer il faut avoir la motivation, et donc avant tout se fixer un objectif qui soit inspirant, motivant et qui nous touche intimement.
Voici les conditions essentielles pour formuler adéquatement un objectif :
- il est formulé positivement: "ne plus manger excessivement" devient "limiter ce que je mange au strict nécessaire pour ma santé";
- il est spécifique :"perdre du poids" devient "passer de 67 à 64 kilos";
- il est sous mon contrôle : "obtenir une augmentation" peut ainsi devenir "demander une promotion";
- il est mesurable, ce qui est le cas de l'objectif "passer de 67 à 64 kilos" mais qui n'est pas le cas de l'objectif "trouver un meilleur travail". Que veut-dire "meilleur" ? Concrètement, à quoi saurais-je que j'ai atteint mon but?
- il est inscrit dans le temps: pour quand? Par exemple: "à partir du 31 janvier, je trie systématiquement tous mes déchets en X, Y, Z"
- il est réaliste: rien ne sert de vouloir tout régler d'un coup, comme vouloir arrêter de fumer tout en maigrissant...
Pour pouvoir tenir un engagement, il faut pouvoir fermer des portes derrière soi. Pas de retour en arrière possible. Les excuses sont faciles à trouver. Mais à quel jeu jouons-nous alors, avec nous-même? A quoi cela sert-il de se fixer des objectifs si c'est pour ne pas les tenir? En effet, nous nous exposons ainsi au sentiment de culpabilité, qui peut contribuer à démarrer ou entretenir une spirale négative.
Enfin, et sans être exhaustif, changer c'est rompre avec les habitudes. Il s'agit souvent d'arrêter de faire quelque chose. Or, ce "quelque chose" remplit un besoin. Il s'agit donc de découvrir l'intention qui se cache derrière le comportement pour lui trouver une autre manière d'être satisfait. Par exemple, et au-delà de la dépendance physique, je peux vouloir fumer parce que cela me permet de prendre du temps pour moi, de faire un break, de prendre du recul, de faire le point, de « respirer ». Si je vois les choses de cette façon, il est clair que je peux satisfaire ce besoin différemment…
Vous serez sans doute fiers (ou pas...) d'avoir tenu vos engagements. Alors pourquoi ne pas mettre toutes les chances de votre côté ?
Les conseils pour tenir ses bonnes résolutions au quotidien
En tant que coach, je ne donne pas de conseils, mais je peux partager ici les facteurs clé de succès de ceux qui réussissent à tenir leurs engagements.
- Visualiser: ceux qui réussissent se voient réussir. Ils construisent avec leurs sens une vision d'eux-mêmes en train de ou après avoir réalisé leur objectif.
- Lâcher prise: une femme n'est pas à moitié enceinte. Elle le fait entièrement. Dès lors, quel est le prix à payer? Que dois-je abandonner pour tenir mes engagements ? Suis-je vraiment prêt ou est-ce que je me raconte des histoires? Quelles sont mes ressources pour m'y tenir ?
- Intégrité: une parole est une parole. Elle est suivie d'une action concrète. C'est le fameux "walk the talk". Ceux qui tiennent leurs engagements tiennent leurs engagements parce qu'ils ont pris un engagement. Point.
- Commencer par le premier pas: un objectif peut paraitre gigantesque, voire insurmontable. Un éléphant se mange… en tranches. Ceux qui mènent leurs projets jusqu'au bout commencent petit et se félicitent des étapes franchies.
- Motivation: cela peut paraitre évident, mais ceux qui s'y tiennent sont simplement plus motivés que les autres. Est-ce que c'est ce que nous voulons vraiment? Ou est-ce pour épater la galerie, faire comme le voisin, être mieux vu? Quelle est la part du poids social ou du conditionnement dans votre projet?
- Partager: partager ses bonnes résolutions permet de s'inscrire dans le changement, de recevoir un feedback, un encouragement, éventuellement un soutien. Toujours d'après Wiseman, les femmes auraient tendance à ne pas oser viser très haut. Elles préfèreraient garder leurs bonnes résolutions secrètes, pour ne pas avoir à se justifier devant leurs proches si elles ne parvenaient pas à les tenir.
- Prévoir les écueils d'un plan d'action. Ceux qui ont réussi ont intégré dans leur plan d'action les réponses à la question suivante : Y a-t-il des raisons pour ne pas atteindre mon objectif?
- Et, last but not least, ceux qui font la différence, c'est avant tout ceux qui adoptent un état d'esprit gagnant. Pour eux, il n'y a pas d'échec, que du feedback. Par conséquent, il peut nous arriver de flancher, et ce n'est jamais qu'une occasion d'apprendre... pour éventuellement prendre un nouvel engagement ?
Au-delà de ce que nous pouvons tenir sur base d'une décision consciente, il y a tout ce qui a trait à nos habitudes inconscientes, ou compulsives. "C'est plus fort que moi". Le temps d'un instant, nous "oublions" nos résolutions parce que quelque chose d'autre prend le dessus. Nous avons chacun nos taches aveugles (je ne sais pas que je ne sais pas), nos croyances limitantes (par exemple: "je crois que je ne suis pas capable de tenir mes engagements", "je crois que de toute façon personne ne les tient"), nos intentions qui se manifestent sous une forme inadaptée ou nos mécanismes de compensation (je peux de cette manière remplacer mon besoin d'amour par le chocolat). Pour y voir plus clair, nous avons parfois besoin d'être accompagné. C'est là que le travail d'un coach peut prendre tout son sens.
Qui est au contrôle de notre vie? Nos mécanismes de compensation? Nos comportements compulsifs? Nos croyances (aidantes "je peux y arriver" ou limitantes "je n'en vaux pas la peine")? Nos conditionnements? Ou plutôt qui nous décidons d'être en conscience ?
Quels seront vos engagements pour 2018? Et au-delà? Comptez-vous prendre vos nouvelles résolutions au sérieux?
A vos crayons !