Les valeurs sont centrales dans nos vies. Elles définissent ce qui est important pour nous. Si vous lisez cet article, c’est que quelque chose dans le titre a éveillé votre intérêt, c’est qu’il y a quelque chose d’important pour vous que vous cherchez à accomplir.
Quelles sont vos valeurs ? Qu’est-ce qui est le plus important pour vous dans la vie?
Santé, travail, famille? La vérité, le respect, le bien-être ?
A propos de quoi êtes-vous incorruptible ?
A ce stade, vous vous posez peut-être l’une ou l’autre de ces questions :
- En quoi est-ce important d’aligner sa vie et ses valeurs?
- Pourquoi les gens n’y arrivent pas ?
- Comment y arriver ?
- Qui suis-je pour vous parler de ça aujourd’hui?
- Adapter sa vie à ses valeurs, ça veut dire quoi au juste ?
Commençons par qui je suis. Tout comme vous, je suis un chercheur, et je suis aussi le sujet de ma recherche. Cet être bizarre, qui rencontre toutes ces difficultés, à la recherche de solutions. Mon but :évoluer, me développer, guérir, grandir, devenir la meilleure version de moi-même. Vous pouvez en savoir plus en découvrant [mon parcours].
Je vais vous parler d’une expérience personnelle… J’étais dirigeant d’une PME technologique dont les clients étaient de grands industriels. J’ai quitté définitivement cette fonction en 2016. Je n’avais pas décidé de la suite. Mais j’avais mes intuitions et mes convictions. Jusque là, je cherchais une reconnaissance (sociale), je n’avais pas pu quitter par loyauté. Pourtant je vivais une certaine souffrance en me rendant compte que mon travail enrichissait des entreprises qui exploitent sans relâche des ressources qui mettent des dizaines de milliers d’années à être constituées. Tant que j’apprenais, je me disais « c’est bon ». Mais, progressivement, c’est devenu intenable. Il y avait un écart trop important entre mes valeurs et ce que je vivais.
Mon coeur, ma tête, et mon corps n’étaient pas au même endroit. J’avais atteint un stade de conscience et mon cadre de travail limitait l’expression de ce qui était devenu important pour moi. J’avais besoin de sens, d’une raison d’être qui me donne l’énergie d’agir.
Pourquoi les gens n’arrivent pas à aligner leur vie avec leurs valeurs ?
Je n’ai pas la prétention d’être exhaustif, mais celle, tout au plus, d'essayer d’aller à l’essentiel.
Tout d’abord, parce que nous ne sommes pas toujours conscient de ce qui est important pour nous. Nous fonctionnons pour une grande part en mode automatique - nous ne sommes pas conscient de nos besoins. Et quand nous en sommes conscients, il nous arrive bien souvent de rester dans le déni… nous préférons nous dire que « tout va bien »… pour ne pas vivre l’inconfort d’un changement, pour ne pas faire face à nos peurs.
Ensuite, parce qu’il s’agit de changer, et que ce n’est pas toujours facile:
- Par formatage. Nous sommes formatés par notre culture, notre environnement. Ce formatage est omniprésent. Il réside dans notre subconscient, qui est responsable pour plus de 90% de nos décisions. Ce sont les « il faut », « je dois », « c’est impossible » qui dirigent souvent notre vie.
- Par inertie. Nous avons nos habitudes - nous construisons une vie et plus nous avançons plus il peut être difficile de changer les choses.
Enfin, parce que nous n’avons pas complètement intégré un stade de développement précédent.
Les 7 stades du développement de la conscience
D’après Richard Barrett, auteur, penseur, conférencier et fondateur du Barrett Values Center dont la mission est d’étudier l’évolution des valeurs au sein de la société et dans les entreprises, il existe 7 stades d’évolution et 7 niveaux auxquels nous fonctionnons.
Tout au long de notre vie, nos priorités évoluent, nos besoins évoluent. Nos valeurs évoluent également. Chacun avance à son propre rythme.
D’un côté il y a le stade de développement de la conscience, et de l’autre il y a le niveau où l’on fonctionne. Si tout se passe bien, nous évoluons par palier, et nous agissons en phase avec le stade de conscience que nous avons atteint. Dans le schéma ci-dessous, vous retrouvez les 7 stades de conscience à votre gauche, et les 7 stades de développement - les stades auxquels nous opérons - à droite.
Quels sont ces stades ?
- La survie. C’est le stade que nous traversons jusqu’à l’âge de 2 ans. L’objectif est de rester en vie, de satisfaire nos besoins physiologiques: dormir, manger, boire, maintenir la température du corps.
- L’adaptation. Intervient entre 3 et 7 ans. Nous avons besoin de nous sentir en sécurité (affective). Nous faisons tout ce qu’il faut pour être aimé, apprécié.
- La différenciation. De 8 à 24 ans. Nous avons besoin de reconnaissance pour nourrir notre estime de nous-mêmes. Nous agissons pour faire partie d’un groupe. Cela nous aide à nous forger notre identité.
- L’individualisation. De 25 à 39 ans. L’objectif est de prendre la responsabilité de sa vie. Nous construisons une famille, un lieu de vie, une carrière… pour voler de nos propres ailes. Nous avons besoin d’autonomie et de liberté.
- Le renouveau. Typiquement entre 40 et 49 ans. C’est l’âge où nous faisons de multiples prises de conscience. Nous ajustons certaines choses dans notre vie. Nous nous rendons compte que tout ce que nous faisons n’est pas en phase avec qui nous sommes. L’objectif est de devenir pleinement soi, d’exprimer qui nous sommes vraiment. Nous avons besoin de sens, de direction, d’une raison d’être.
- L’intégration. De 50 à 59 ans. Le mot clé ici, c’est connecter. Nous cherchons un moyen d’entrer en relation sincère et authentique avec les autres, d’avoir des relations emphatiques, de faire l’expérience d’un amour inconditionnel… Nous avons besoin de faire une différence positive autour de nous.
- Le service. 60 ans et plus. Le mot clé à ce stade est contribution. Nous sommes dans le don de soi, mobilisés par le désir de servir le bien commun, de partager, de rendre autour de nous ce que la vie nous a offert.
A chaque stade correspond un ou plusieurs besoins fondamentaux, et également un ensemble de valeurs. Par exemple :
- la famille : stade 2 - relations, affectif, besoin d’être aimé, apprécié
- le plaisir: stade 5 - besoin de sens, expression de soi)
Adapter sa vie à ses valeurs
Adapter sa vie à ses valeurs, c’est mener une vie qui correspond au stade de conscience que nous avons atteint. C’est vivre en phase avec nos valeurs… c’est vivre réellement ce qui est important pour nous, au quotidien. C’est avoir la tête, le coeur, et le corps au même endroit. Et c’est aussi aligner ce que nous aimons faire avec ce que nous savons faire.
Nous avons besoin d’évoluer, nous le faisons par couche successive. Lorsque nous avons satisfait les besoins d’un stade, nous pouvons évoluer au stade suivant, et ainsi de suite.
Toutefois, il nous arrive de ne pas intégrer un stade entièrement. Si nous gardons des peurs liées à un des stades inférieurs (les 3 premiers stades concernent les préoccupations de l’égo), nous ne pouvons pas complètement vivre en accord avec les stades supérieurs (les besoins de l’âme). Ainsi, les motivations secondaires (les besoins non satisfaits d’un stade inférieur) peuvent nous empêcher de satisfaire nos motivations primaires (les besoins du stade de conscience que nous avons atteint).
Quelques exemples :
- Si soudainement vous vous retrouvez sans toit et sans argent, vos peurs liées à la survie sont mises à l’épreuve. Comment dès lors s’exprimer librement et de manière authentique ? La recherche de sens devient très vite secondaire.
- Si votre famille est en danger, pouvez-vous encore vous occuper de connecter de manière authentique pour faire une différence?
- Si vous n’avez pas assez d’estime de vous, pas assez confiance en vous, pouvez-vous contribuer, dédier votre énergie à quelque chose de plus grand que vous, au bien commun?
Vous avez atteint un stade de conscience, mais vos motivations secondaires vous limitent. Votre âme se sent appelée, mais les priorités de votre ego vous empêchent de vous sentir libéré pour exprimer les aspirations de votre âme.
Richard Barrett appelle ces limites l’entropie personnelle. Les peurs et croyances limitantes des stades de 1 à 3 correspondent aux limites des stades 4 à 7.
- Les croyances limitantes à propos de votre capacité à vous preserver (suis-je capable de m’occuper de moi, de gérer mon environnement seul - suis-je capable de ne dépendre que de moi pour me sentir en sécurité?) vont limiter votre capacité à vous exprimer de manière authentique.
- Les croyances limitantes à propos de votre sentiment d’appartenance. Ne pas se sentir aimé ou accepté, ou en avoir peur vont limiter votre capacité à connecter.
- Enfin, les croyances limitantes à propos de votre estime de vous, telles que « Je ne suis pas assez (bien, bon, ceci, cela…), de même que ne pas arriver à engendrer la reconnaissance ou le respect de vos pairs ou de figures d’autorité, vont déboucher sur une difficulté à contribuer à quelque chose de plus grand que soi.
Pour adapter sa vie à ses valeurs, il faut pouvoir se sentir en sécurité, se sentir accepté et aimé, développer son estime de soi et sa confiance en soi. C’est donc un travail personnel.
Nous voyons de manière intéressante que satisfaire ses besoins personnels (ego), c’est aussi ce qui permet de cheminer vers notre raison d’être, vers les aspirations de l’âme. L’un ne va pas sans l’autre. L’ego n’est pas contre nous, il en est le socle, en quelques sortes.
Expérience
Et si vous faisiez une petite expérience?
Consultez le schéma de cet article. Prenez cinq minutes pour répondre aux questions suivantes:
1. Intuitivement, quel stade de développement de conscience avez-vous atteint (partie gauche)?
2. Ensuite, inscrivez les comportements que vous manifestez pour chaque niveau correspondant à la partie droite.
3. Enfin, en fonction de vos réponses à la question précédente, distribuez 100 points parmi les 7 niveaux de droite.
Que remarquez-vous ?
Les points représentent le poids de vos habitudes à chaque étage. Intuitivement, vous avez identifié le niveau de conscience que vous avez atteint.
Quelle cohérence y voyez-vous ?
Que pourriez-vous mettre en place pour plus de cohérence, plus d’alignement ?
Si l’idée d’avancer concrètement et d’être accompagné dans ce processus d’alignement vous intéresse, [parlons-en] !