Burn out - maladie ou opportunité ?

April 13, 2018
Santé / Bien-être

Encore un article sur le burn-out? Et si on changeait de regard? Et si burnout voulait dire opportunité?

Et si le burnout, et d’une manière générale les maladies connexes - bore out, brown out - ou synonymes - épuisement professionnel -  étaient les symptômes d’une société malade? Et s’ils étaient les symptômes d'un être qui veut s'éveiller à une vie en phase avec sa dignité, sa raison d'être? Et si nous essayions de placer cette maladie dans un cadre d’évolution, celle de l’individu, et de notre société?

Il existe assez d'histoires qui dépeignent la vie de personnes qui ne sont pas « personne » et qui créent leur vie telle qu'ils la souhaitent, des hommes et des femmes qui partent de rien et qui réussissent, vivent une vie équilibrée, harmonieuse, pleine de sens, vertueuse pourrait-on dire.

Nombre d'entre nous se grillent, littéralement, au travail. Certains s’ennuient profondément. D’autres encore semblent jouer les marionnettes d’un système avec lequel ils ne sont pas ou plus en phase. Il s’agit donc souvent d’hommes et de femmes qui évoluent plus vite que le système dans lequel nous vivons. Le trop (burn out) est souvent en lien avec un manque de sens (bore out ou brown out).  Lire à ce sujet l’article grinçant de Nicolas Santolaria [Après le burn-out et le bore-out, voici le brown-out]. Ce n’est qu’une intuition, mais je doute qu’un burn out existe sans perte de sens. Je vois toutes les semaines des gens passionnés qui travaillent énormément, mais pour qui le travail est une source d’énergie. Quoi qu’il en soit, si notre société et son besoin de catégoriser a distingué (et donc séparé) ces maladies, ces dernières n’en sont pas moins un phénomène de société.

Une société où la performance et la réussite prime induit inévitablement des comportements qui, combinés à un manque de sens dans un environnement standardisé, aseptisé, mènent à une impasse. Pour mieux comprendre le lien entre le stress et le burn out, je vous invite à lire cet article [Du stress au burn out, ou pas…]. Impasse ? Apparemment sans doute.  Car pour nombre de personnes, le burn-out ou toute autre forme de mal-être, est à la fois une fin, et le début d’autre chose. C’est ici que nous pouvons véritablement parler d’opportunité. Faire ce genre d’expérience est une occasion de faire le point, sur soi, sur ce qui est important pour nous, sur nos priorités, nos taches aveugles, nos schémas de fonctionnement. Si nous saisissons véritablement l’occasion pour décoder notre fonctionnement, nous pouvons le mettre à jour, le reprogrammer, accepter nos limites, puiser dans de nouvelles sources d’énergie et vivre plus en accord avec nos valeurs. Nous pouvons renaitre, et réinventer notre vie. Phénomène de société ou pas, chacun de nous, individuellement, le plus souvent accompagné, peut en sortir gagnant.

Travailler pour vivre ? Vivre pour travailler? Dans cet univers de la consommation, il faut bien travailler pour payer les factures, se loger, se nourrir. Et cela ne nous empêche pas d’entendre l'appel à rêver d'une autre vie. Si d’autres ont réussi avant nous, y a t-il assez de place pour tout le monde?

Avons-nous le choix de dire non? Avons-nous le choix de refuser d’honorer une vie qui nous correspond, qui nous fait vibrer ?

Quand nous disons « non », nous jouons le jeu de la peur, et nous contribuons, sans le savoir, à consolider les règles qui ont construit le monde actuel, un monde encore largement dominé par les jeux de pouvoir, basé sur une pyramide où une minorité décide pour une majorité. Nous jouons le jeu de ceux qui nous disent sans le dire que chacun n'est pas capable de créer sa propre entreprise ou de créer sa vie. C’est là que le burn out devient un phénomène individuel: quand nous prenons notre propre responsabilité pour sortir du lot, pour vivre une vie authentique, défaits des injonctions, des règles stupides que nous avons fait nôtres pour faire partie de la société, pour être apprécié, reconnu. Nous créons nos propres règles, nos règles de liberté.

Il est aujourd’hui reconnu que les personnes qui sont victimes de cet épuisement professionnel sont des individus bourrés de ressources, avec beaucoup de potentiel. Ce sont des battantes. Elles sont donc tout à fait capables - si pas plus - de s'éveiller à une vie plus en phase avec leur dignité et leur raison d'être.

Mon burn out a été pour moi l’occasion d’une véritable renaissance. Je peux enfin respirer profondément et sans effort, au sens propre comme au sens figuré, bien que j’ai dû réduire mon niveau de confort matériel. Je reste plus sensible, car j’ai connu une forme extrême de douleur. Mais cette sensibilité me rapproche de moi-même et des autres. Je peux aujourd’hui doser cette sensibilité, et l’utiliser pour me synchroniser de manière plus subtile au monde qui m’entoure. Ma peine peut être ressentie, ma joie aussi. Je me sens à la fois plus vulnérable et plus fort. Je me suis amplifié. Je me suis rapproché de qui je suis.

 

Jodha Amrit Singh.

Pierre-Boris Kalitventzeff

My name is Pierre-Boris and I first discovered coaching when I was a CEO in 2008. In 2010, I read a book about coaching (written by John Withmore) that made a huge change in my life. I'm passionate about coaching, leadership, human systems and human development in general.

I feel pulled by the desire for human progress and unity, at individual and collective level.

I quietly militate for peace within and between people. I help people accomplish their highest dreams.

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